Epsilon, Lambda : après le Delta, ces variants du Covid qui nous attendent au tournant
Il est loin le temps où on ne parlait que « du » Covid-19, la souche originelle apparue à la fin de l'année 2019 à Wuhan, en Chine. Depuis, ce sont bien davantage ses variants qui touchent la population mondiale, à commencer par celui qui est originaire d'Inde : le Delta – beaucoup plus transmissible – mais aussi le variant britannique (Alpha), et le variant brésilien (Gamma). Le premier surtout inquiète les autorités françaises (mais aussi russes, israéliennes et ougandaises). Le galopant Delta est en effet majoritaire dans trois régions de l'Hexagone : l'Île-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Mais deux autres souches classées dans la catégorie « à suivre » (et non parmi les préoccupantes) commencent à retenir l'attention de l'Organisation mondiale de la santé. Le variant Lambda est présent dans une trentaine de pays. Au Pérou (où il a été détecté en août 2020), il est même responsable de 82 % des cas positifs et de 30 % au Chili, selon l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), relayée par Euronews. « Avec 187 000 morts et les taux de mortalité les plus élevés au monde, nous sommes le pays qui a le plus lutté face au coronavirus. Par conséquent, il n'est probablement pas étonnant que le nouveau variant ait fait ses débuts ici », affirme à DW News le virologue Pablo Tsukayama qui travaille à l'université Cayetano Heredia de Lima.
Le Pérou submergé par le variant Lambda
Le caractère atypique de ce variant déconcerte les scientifiques. « L'une des raisons pour lesquelles il est difficile de comprendre la menace de Lambda [...] est qu'il présente un ensemble de mutations plutôt inhabituel, par rapport à d'autres variants », explique Jeff Barrett, le directeur de la Covid-19 Genomics Initiative au Wellcome Sanger Institute au Royaume-Uni, cité par Skynews.
Et quid de l'efficacité des vaccins sur ce variant plus contagieux ? Il semblerait que les vaccins ARN, comme Moderna et Pfizer, soient mieux rodés pour lui résister. Et bonne nouvelle : « il n'y a pas de preuve qui suggère qu'il est plus agressif que les autres variants », renchérit Jairo Méndez Rico, conseiller sur les infections virales émergentes à l'Organisation panaméricaine de la santé au Financial Times.
Des anticorps moins efficaces contre Epsilon
Quant au variant Epsilon (à l'origine baptisé variant californien), ses premiers échantillons ont été recueillis en mars 2020 aux États-Unis. S'il n'est a priori pas plus contagieux que les autres souches, les scientifiques ont malheureusement noté une réduction de 2 à 3,5 fois des capacités neutralisantes des vaccins ARN à son contact. En d'autres termes, Epsilon serait plus résistant aux anticorps produits par les personnes vaccinées. On l'observe essentiellement aux États-Unis mais sa présence en Europe a déjà été signalée. En France, une dizaine de cas lui seraient imputables.
Couplées avec le variant Delta, ces deux souches inquiéteraient l'Élysée qui veut à tout prix éviter une quatrième vague à l'automne 2021. C'est pourquoi le Conseil de défense se réunira ce mercredi 7 juillet pour faire le point sur la situation. Comme le précise BFMTV, la question d'un renforcement des frontières pourrait faire partie des points étudiés.
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