RDC: tous les accords signés avec le Rwanda suspendus après un Conseil de défense
Le gouvernement congolais ne décolère pas face au Rwanda. Il durcit davantage les sanctions prises contre ce pays accusé d'agression. Autour du président de la République, il y avait lors de ce Conseil, les responsables de l'armée et des services de sécurité ainsi que les ministres concernés. Selon le porte-parole du gouvernement, tous les accords et pré-accords signés avec l'État rwandais sont suspendus. Kigali est également appelé à retirer ses troupes du territoire congolais.
Jusque-là, des mesures économiques et commerciales avaient été mises en place. Il y avait d'abord la suspension des vols de Rwandair, la compagnie nationale rwandaise qui venait d'inaugurer des vols bihebdomadaires à destination de Lubumbashi et de Goma, en plus de Kinshasa qui faisait déjà partie de son réseau.
Vers une rupture des relations diplomatiques
Les nouvelles mesures annoncées ce mercredi ont également une teneur économique. Elles concernent par exemple la suspension du protocole de coopération entre la société aurifère du Kivu et du Maniema (Sakima SA) et la société rwandaise Dither LTD. Par cet accord, Kinshasa avait accepté que l'or extrait par Sakima soit raffiné au Rwanda.
Dans l'entourage de Félix Tshisekedi, on n'exclut pas de passer au niveau supérieur si le soutien du Rwanda au M23 se poursuit. La prochaine étape, renseigne-t-on, pourrait être l'expulsion de l'ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa ou encore la rupture des relations diplomatiques.
Au ministère des affaires étrangères, on dit croire encore à la médiation assurée par le président angolais Joâo Lourenco et aux efforts du président Kényan Uhuru Kenyatta.
Moyens logistiques
Le Conseil supérieur de la défense a également appelé le gouvernement à mettre à la disposition des FARDC plus de moyens logistiques pour pouvoir faire face à l'ennemi. Remerciements aussi à la population congolaise, notamment à la société civile de Goma pour son soutien continu à l'armée.
Pas de stigmatisation ni de chasse à l'homme, ont demandé les participants à la réunion.
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• La crise mobilise aussi la diplomatie régionale
Le président kényan, Uhuru Kenyatta, a appelé ce mercredi, dans un communiqué, au déploiement immédiat d'une force régionale dans l'est de la RDC. La création d'une telle cette force avait été annoncée à Nairobi en avril à l'issue d'un mini-sommet de Communauté d'Afrique de l'Est que la RDC a rejoint cette année.
Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice
L'idée de cette force régionale n'est pas nouvelle, mais cette fois le président Kenyatta demande son « activation » immédiate. Il annonce d'ailleurs la tenue ce dimanche à Nairobi d'une réunion des commandants régionaux de défense des pays concernés afin de « finaliser les préparatifs » en vue de son déploiement.
Cette force serait envoyée selon le président kényan « dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu » afin de les « stabiliser » en coopération avec l'armée congolaise et la Monusco. Quels pays pourraient y prendre part ? Ce n'est pas précisé. La question se pose surtout pour le Rwanda alors que la RDC accuse Kigali d'« invasion » de son territoire depuis la prise de la ville de Bunagana lundi par les rebelles du M23.
Dans son communiqué, le président Kenyatta se dit « inquiet » de ces derniers développement. Il dit redouter que ce « conflit ouvert » ne sape « le processus politique en cours ». Autrement dit, les consultations entre gouvernement et groupes armés congolais, ouvertes à Nairobi en avril et censée permettre de ramener la paix dans de la RDC. Ce matin, une source à la présidence congolaise assure qu'un nouveau round de consultations devrait se tenir dans la capitale kényane prochainement.
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