Agression Rwandaise : Kagame accepte d'exhorter le M23 à cesser le feu et à se retirer des territoires conquis (Communiqué EAC)
L'ancien président kényan, facilitateur désigné de la Communauté d'Afrique de l'Est dans le processus de Nairobi pour la paix et la sécurité à l'est de la République démocratique du Congo, a engagé des démarches pour tenter d'obtenir la désescalade entre Kinshasa et Kigali ainsi que le désengagement du M23 de son action armée.
Uhuru Kenyatta a parlé au secrétaire général des Nations-Unies ainsi qu'à certains chefs d'Etat sous-régionaux dont Félix Tshisekedi de la RDC, Evariste Ndayishimiye du Burundi et Paul Kagame du Rwanda. Avec le président rwandais, le facilitateur a évoqué les conditions humanitaires déplorables que traversent des populations du Nord-Kivu suite aux affrontements entre l'armée congolaise et le M23.
Dans un communiqué de ce vendredi 18 novembre 2022 parvenu à 7SUR7.CD, la Communauté d'Afrique de l'Est rapporte que les 2 personnalités ont reconnu la nécessité pour les forces de l'EAC de sécuriser les zones contrôlées par le M23 afin d'y assurer la sécurité et la stabilité.
A l'occasion, Paul Kagame a accepté d'aider Uhuru Kenyatta à obtenir le cessez-le-feu et le retrait du M23 des positions conquises.
"Le facilitateur de l'EAC a informé le président Kagame de son voyage à Goma et de la situation époustouflante dont il a été témoin dans le camp des déplacés internes. Ils sont d'accord sur la nécessité de mettre en oeuvre et d'adopter les recommandations des chefs de défense de l'EAC et en particulier la nécessité pour la force régionale de prendre immédiatement en charge et de sécuriser les zones récemment capturées par le M23 et assurer la paix, la stabilité et la sécurité des civils dans la région. Le président Kenyatta en discussion avec le président Kagame, a convenu de la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et le président Kagame a également accepté d'aider le facilitateur à exhorter le M23 à cesser le feu et à se retirer des territoires capturés", lit-on dans le document.
Depuis le début du conflit, Kinshasa accuse le Rwanda d'être derrière le M23 qu'il appuie en hommes et en armement. Des accusations toujours rejetées par le régime de Kigali. Depuis, la tension est montée d'un cran entre les 2 États.
Le dimanche dernier, Uhuru Kenyatta est en République démocratique du Congo en prélude de nouveaux pourparlers entre le gouvernement congolais et les groupes armés. A Kinshasa et à Goma, le facilitateur sous-régional a rencontré des acteurs politiques et sociaux autour de cette question.
Au Nord-Kivu où il a séjourné le mardi 15 novembre dernier, Kenyatta a visité le camp des déplacés de Kanyarucinya où il a déploré la situation humanitaire causée par les affrontements, appelant ainsi à un cessez-le-feu.
Isaac Kisatiro, à Butembo