Uhuru Kenyatta : « Nous ne voulons pas que le Congo soit le pays dans lequel les autres viendront se battre pour créer de l'insécurité »
L'ancien Président kenyan et facilitateur de l'EAC, Uhuru Kenyatta affirme, dans une interview accordée à Radio Okapi que la RDC ne doit pas devenir ce pays dans lequel les groupes armés d'autres pays viennent se battre pour créer de l'insécurité.
Il recommande aux pays dont les ressortissants ont créé des mouvements armés en RDC d'organiser des échanges avec eux pour le retour de la paix dans la partie orientale de la RDC.
Interview:
Radio Okapi : M. Uhuru Kenyatta, vous venez d'échanger avec différents groupes armés, et après ces échanges, pouvez-vous nous dire comment vous appréciez le déroulement de ce processus en cours de Nairobi ?
Uhuru Kenyatta : « Aujourd'hui nous avons eu l'occasion d'écouter les avis des différents groupes représentés ici. Et aujourd'hui, moi je leur ai donné à tous la chance de parler à cœur ouvert pour que chacun présente les problèmes selon que lui ou son groupe les voit. Et nous venons de terminer tardivement, je suis sûr que vous étiez en train de suivre, chacun a eu cette chance. Maintenant, nous voulons mettre ensemble tous ces points de vue afin de les remettre au gouvernement congolais pour qu'il voie ce qu'il peut réaliser.
Il y a certaines choses, comme la mise en œuvre effective du Programme DDRC-S où nous avons aussi différents partenaires. Nous voulons nous engager avec eux. Il y a d'autres choses qui concernent nos pays de l'Afrique de l'Est. C'est bon aussi que nous nous engagions avec eux, pour qu'ensemble, nous puissions trouver une solution qui traitera différentes choses que nous avons entendues ici aujourd'hui. Alors, ce n'est que le début. Maintenant, nous voulons consolider et consulter pour donner des réponses aux questions nous avons posées aujourd'hui par ceux qui étaient ici. Notre objectif étant de trouver une solution durable ».
Les groupes armés vous ont assuré qu'ils vont déposer les armes ?
« Ils viennent de m'assurer qu'ils sont prêts, mais aussi, ils viennent de m'expliquer pourquoi ils avaient pris les armes et ce qu'ils veulent voir être fait pour que s'ils déposent leurs armes nous ayons une paix durable. Voilà les questions que nous devons traiter ensemble. Mais, ma joie est qu'il n'y a aucun groupe qui a refusé. Tous viennent de dire qu'ils sont prêts. Mais il y a diverses choses que nous devons examiner, et même s'ils déposent, assurons-nous qu'ils déposent d'une manière qui nous assurera d'être en paix. Parce que c'est cette paix durable que nous recherchons ».
Le M23 a exprimé le vœu d'échanger avec vous ?
« Les groupes tel que le M23 et d'autres qui ne sont pas ici maintenant, nous, nous n'avons aucun problème d'échanger avec eux. Mais ils doivent d'abord remplir les conditions conformément à nos échanges tenus à Luanda. Après avoir terminé ce processus, nous voulons que tous les groupes qui sont des congolais, parce que cette rencontre est pour les congolais ; tous ceux-là qui sont des congolais, ils seront les bienvenus autour de la table afin qu'ils puissent être impliqués. Et nous disons que tous les groupes qui ne sont pas des congolais, qu'ils rentrent chez eux, dans leurs pays. Pour qu'ils échangent avec leurs compatriotes pour que la paix revienne dans ces pays. Mais, nous disons que nous ne voulons pas que le Congo soit le pays dans lequel les autres viendront se battre pour créer de l'insécurité. Nous disons que tous les groupes rentrent chez eux et échangent avec leurs gouvernements de la même manière que les congolais sont ici pour chercher des solutions aux problèmes des congolais».
A la fin, quel est votre message à tous les congolais qui sont au Congo et qui attendent que la solution vienne de ces pourparlers de Nairobi III ?
« Mon message est que nous soyons patients, ne perdons pas la foi. Nous le savons, cette situation a perduré. Maintenant, nous ne sommes qu'au début. Et la solution ne sera pas trouvée en un jour ou deux. Nous devons avoir de la patience, nous devons avoir ce désir de vouloir et d'aimer voir cette paix. Alors moi je vous demande de ne pas vous fatiguer, donnez-nous du temps, aidez-nous. Echangez même entre vous. Mais ne soyons pas trop pressés parce que la paix n'est pas quelque chose qui peut être obtenue facilement. Voyons voir, à travers des pourparlers avec ceux-ci et avec d'autres, nous pourront obtenir cette paix que nos compatriotes congolais attendent ».