https://faoajournal.substack.com/p/rwandan-vulnerability-the-states-322
Parodie: Agression de la RDC par Kagame. Quand le M23/Kagame de 2022 singe le FPR/Kagame de 1990-1994.
Preuve supplĂ©mentaire s'il en fallait encore, que ces deux entitĂ©s sont une et mĂȘme organisation terroriste qui ensanglante la rĂ©gion depuis trois dĂ©cennies.
Par Bwana Asifiwe
Kolwezi, RDC
Mercredi, 18 janvier 2023
AprĂšs la conquĂȘte de plusieurs zones du Nord Kivu par le groupe armĂ© terroriste poussĂ© par Kagame sous l'appellation du M23, les tractations vont bon train pour que tout soit fait afin que les Tutsi puissent prendre le pouvoir politique en RDC afin d'y imposer l'ordre tutsi Ă la façon du FPR au Rwanda.
Sur le plan de l'acceptabilité, le mouvement terroriste du M23/Kagame est déjà reconnu comme fréquentable et donc un interlocuteur incontournable car tout simplement Tutsi!
C'est ainsi que les troupes de l'EAC rĂ©cemment dĂ©ployĂ©es au Nord Kivu et commandĂ©es par le Kenya n'hĂ©sitent pas Ă courtiser les chefs politiques et militaires du M23, Ă se photographier avec eux, bras-dessus, bras-dessous et Ă nĂ©gocier avec eux les conditions de leur Ă©vacuation des zones conquises, alors que les Chefs d'Etats de la rĂ©gion ont exigĂ© une Ă©vacuation du M23 "sans conditions". Ces manoeuvres politico-militaires sont d'autant plus incomprĂ©hensibles que ce sont les troupes venues du Kenya qui s'y adonnent, alors que l'ArmĂ©e Kenyane est dĂ©ployĂ©e en force en Somalie depuis 20 ans pour y protĂ©ger la population civile du groupe terroriste des Shebabs et s'il le faut, le combattre. Mais pendant ces deux dĂ©cenies, il n'a jamais Ă©tĂ© question et mĂȘme ceci reste impensable que le commandement du contingent des Kenyans en Somalie aille rencontrer et trinquer avec les Chefs des Shebabs en Somalie.
Et dans les coulisses, quelques fois ouvertement, le M23/Kagame est dĂ©clarĂ© et assurĂ© d'ĂȘtre le seul interlocuteur incontournable avec qui le gouvernement de la RDC doit obligatoirement nĂ©gocier s'il veut la paix Ă l'Est de son vaste pays, (derniĂšres dĂ©clarations de Museveni et Kagame).
Etant ainsi rassurĂ© et rĂ©confortĂ©, le M23/Kagame a commencĂ© Ă rĂ©diger son cahier des charges dĂ©taillant ses exigences lors des nĂ©gociations en cours et Ă venir. A ce sujet les terroristes Tutsi du M23/Kagame ne vont pas chercher loin car ils ne font qu'un "copier-coller" de ce que le FPR du mĂȘme Kagame avait exigĂ© dĂšs 1991 et qui lui ont permis de ramasser le pouvoir au Rwanda en 1994 comme un fruit mĂ»r sans le moindre effort Ă part ces conditions comme nous allons le voir.
En Ă©voquant les exigences actuelles du M23/Kagame pour qu'il accorde la paix (sa paix) Ă la RDC, nous allons faire un parallĂšle avec ce qu'exigeait le FPR du mĂȘme Kagame pour montrer qu'en ce 2023 ce sont les mĂȘmes acteurs et qui appliquent la mĂȘme stratĂ©gie qu'ils ont appliquĂ©e en 1990-1994. Reste Ă voir si cela produira le mĂȘme rĂ©sultat qu'au Rwanda de 1994 Ă savoir la conquĂȘte totale du pays par une horde d'une minoritĂ© ethnique Tutsi venue d'Ouganda.
Exigences sur le plan politique:
– Le M23/ Kagame exige avant toute nĂ©gociation avec la RDC, qu'un gouvernement de coalition soit nommĂ© Ă Kinshasa. Ce gouvernenent serait dirigĂ© par un des partis d'opposition alliĂ©s et instrumentalisĂ©s par le Rwanda et donc alliĂ©s Ă son M23. Ce gouvernement serait en plus dominĂ© (MinistĂšres rĂ©galiens et/ou vitaux pour l'Economie) par ces partis jugĂ©s par le M23 comme menant le mĂȘme combat pour la conquĂȘte de la RDC.
* Ceci rappelle Ă©trangement ce qu'avait exigĂ© le FPR du mĂȘme Kagame dĂšs sa reconnaissance mĂȘme par le HCR, comme une rebellion constituĂ©e de rĂ©fugiĂ©s rentrant chez-eux par les armes (RĂ©fugiĂ©s armĂ©s: chose impensable ailleurs car contraire au droit international) et non comme des Ă©lĂ©ments tutsi de l'ArmĂ©e rĂ©guliĂšre de l'Ouganda qui envahissaient un pays souverain. Cette exigence fut respectĂ©e en 1992 quand un gouvernement de coalition dirigĂ© et dominĂ© par les partis dits d'opposition (MDR, PSD, PL) fut nommĂ© Ă Kigali. Dans la foulĂ©e, le FPR signa avec ces partis un Pacte qui stipulait que: "leur objectif commun est le renversement du PrĂ©sident Habyarimana". En fait ces partis dont les leaders n'avaient pas d'autre programme politique ni projet de sociĂ©tĂ© que le renversement de Habyarimana, entendaient s'allier mĂȘme avec le diable dĂšs lors qu'il apparaissait le mieux placĂ© et outillĂ© qu'eux pour rĂ©aliser leur programme politique qui se rĂ©duisait au seul renversement, mort ou vif, de Habyarimana. Le FPR pouvait parfaitement jouer ce rĂŽle quitte Ă imposer son programme politique et projet de sociĂ©tĂ© Ă ces pauvres partis en les associant au pouvoir ainsi ramassĂ© aprĂšs l'assassinat de Habyarimana en 1994.
– Dans son cahier des charges le M23/Kagame exige aussi que si nĂ©gociations il y a, ce serait uniquement les membres de ce gouvernement jugĂ©s pro-M23 qui constitueront le gros de la dĂ©lĂ©gation gouvernementale. Autrement dit ce serait un monologue car le M23/Kagame nĂ©gocierait avec lui-mĂȘme.
* Ceci rappelle comment quand les nĂ©gociations entre le soi-disant gouvernement rwandais et le FPR ont dĂ©butĂ© Ă Arusha en Tanzanie en juillet 1992, jusqu'a la fin en aoĂ»t 1993, le FPR a veuillĂ© Ă ce que la dĂ©lĂ©gation venant de Kigali soit majoritairement composĂ©e des membres des partis alliĂ©s et quand un dĂ©lĂ©guĂ© lui apparaissait comme pro-dĂ©mocratique ou dĂ©fendant les intĂ©rĂȘts du menu peuple plus que ceux des politiques, le FPR exigeait son rappel par son gouvernement ou alors rompait unilatĂ©ralement le prĂ©caire cessez-le-feu. Ce fut le cas en janvier-fĂ©vrier 1993.
– Sachant que les accords qui sortiront de ces nĂ©gociations seront garantis par la CommunautĂ© Internationale et implĂ©mentĂ©s sur le terrain par une force rĂ©gionale ou de l'ONU, le M23/Kagame a un plan Ă proposer le moment venu au gouvernement de coalition avec qui il signera ces accords. Dans ce plan, il y a la garantie que Kinshasa neutralisera le ReprĂ©sentant du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral des Nations Unies, un diplomate qui est lĂ©galement Chef des Casques Bleus dĂ©ployĂ©s, au profit du commandant militaire de la force de l'ONU, un officier qui normalement aurait comme patron local le ReprĂ©sentant du SecrĂ©taire General dans ce pays.
* Ceci rappelle le coup de génie qu'avait réussi le FPR fin 1993 dans modalités d'application des accords d'Arusha. Quand fut décidé d'envoyer au Rwanda des troupes de l'ONU sous l'appellation de la MINUAR, non seulement le FPR réussit à faire nommer pour le Commandement de cette force un officier canadien qui en tout et pour tout connaissait du Rwanda qu' "une guerre oppose le bons (les Tutsi du FPR alliés aux Hutu "modérés") et les mauvais (les "extrémistes" Hutu). Nous parlons du Général Roméo Dallaire dont le nom restera gravé dans l'histoire comme l'accompagnateur du malheur rwandais. Sa nomination comme commandant de la MINUAR fut d'autant plus facile que c'est un autre officier canadien pro-FPR aussi qui devait le nommer en tant que Chef des Opérations de Maintien de la Paix de l'ONU, le Général Guy Claude Toussignant.
Bien plus, en complicitĂ© avec le gouvernement de coalition dominĂ© par les alliĂ©s du FPR, le GĂ©nĂ©ral Dallaire parvint Ă neutraliser complĂ©tement son patron qui Ă©tait le diplomate camerounais Jacques Roger Booh Booh. Ce dernier comme ReprĂ©sentant du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de l'ONU au Rwanda et donc Chef de la MINUAR Ă©tait le seul interloculeur habilitĂ© des autoritĂ©s politiques du pays (PrĂ©sident, Ministres, partis politiques, SociĂ©tĂ© Civile...) tandis que le Commandant militaire devait seulement se cantonner dans les affaires militaires. Au Rwanda ce fut tout le contraire. Dallaire s'arrogea le droit d'aller parler (plutĂŽt sermoner) au PrĂ©sident et recevait les ministres sans en ĂȘtre autorisĂ© par son Chef Jacques Roger Booh Booh, mais encore il se permettait de lui interdire de parler aux personnalitĂ©s jugĂ©es par lui "infrĂ©quentables".
Et quand ce diplomate le faisait dans le cadre de ses missions, Dallaire en faisait rapport directement Ă New York, ce qui lui est interdit car normalement son courrier doit ĂȘtre sous couvert de son Chef direct qu'est le reprĂ©sentant de l'ONU dans le pays d'affectation. Dans d'autres pays, le GĂ©nĂ©ral Dallaire aurait Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© "personnae non grata" et expulsĂ© du Rwanda dĂ©but janvier 1994. Mais comme une telle mesure et prise par le gouvernement et que celui en place Ă Kigali Ă©tait aux ordres du FPR par son intermĂ©diaire, il ne pouvait pas ĂȘtre expulsĂ© malgrĂ© maintes bourdes et provocations envers le peuple rwandais.
Conditions non négociables
Dans son cahier des charges déjà bouclé car étant sûr que la force de l'EAC commandée par le Kenya dont les officiers apparaissent plus que ses amis, en coordination avec le lobbies pro-Kagame en Occident, ont déjà contraint la RDC à négocier avec lui. Dans ce cadre, le M23/Kagame se permet donc d'accoler à cÎté des conditions posées pour ses prochaines négociations, des clauses et exigeances "non négocibles", donc qu'il entend dicter au gouvernement de Kinshasa.
1) Ainsi, dans le cadre de l'intĂ©gration de ses combattants dans toutes les instances de sĂ©curitĂ©, FARDC, ANE, PNC... aux rangs et grades du maquis (d'oĂč les derniĂšres nominations aux grades de gĂ©nĂ©raux, le 15 janvier 2023, de plusieurs combattants terroristes tutsi), le M23/Kagame entend imposer quelques prĂ©alables non nĂ©gociables.
D'abord en vue de l'intégration du M23 dans les instances politico-admnistratives et surtout militaires de la RDC, chose acquise d'office, le M23 exigera d'acheminer un fort contingent de ses combattants dans la Capitale et de les cantonner au Palais du Peuple de Kinshasa, le Parlement de la RDC.
* Ceci rappelle quand en dĂ©cembre 1993 le FPR a exigĂ© et obtenu d'acheminer un contingent de ses combattants (officiellement un Bataillon de 600 hommes, mais en rĂ©alitĂ© plus de TROIS milles Inkotanyi) pour occuper le Parlement du pays, le CND, au coeur de Kigali, le transforamant ainsi et sans transition, en leur premiĂšre et nouvelle caserne, eux qui venaient des maquis de l'Ouganda. Les politiciens et ministres d'alors chargĂ©s de ce dossier se disputaient de zĂšle et de communication pour apparaĂźtre aux yeux du FPR comme ayant permis sa conquĂȘte sans combat de ce grand symbole de la RĂ©publique et du pouvoir du peuple.
2) Imposer des mesures techniques pour le trafic aérien sur l'Aéroport International de N'Djili: indiquer les seules pistes d'atterrisage et de décollage autorisées, et que la sécurité et le contrÎle à l'aéroport seraient assurés par la MONUSCO seule, en excluant les FARC.
* Ceci rappelle quand en janvier 1994, aprÚs son installation dans sa nouvelle caserne, à savoir le CND (Le Parlement) et dispersé ses combattants dans les secteurs et quartiers de Kimihurura, Remera, Kacyiru, Kimironko...aux alentours du CND, il a donné ordre à la MINUAR (et donc indirectement aux FAR) aux ordres du gouvernement fantÎche, qu'aucun avion ne devrait décoller ou atterrir du bout de la piste orientée en direction du Centre ville. Ceci signifiait que tout aéronef atterrissant ou décollant de l'aéroport de Kanombe devait obligatoirement survoler la colline Masaka. La suite on la connaßt!
– Pour la mise en place des institutions de transition comprenant les membres du M23, ce dernier exigera que les membres des autres partis qui devront en faire partie (Gouvernement, AssemblĂ©e Nationale), devront obtenir chacun individuellement, l'aval du M23.
* Ceci rappelle curieusement comment le FPR qui pourtant avait investi les lieux du pouvoir dans la Capitale, a depuis le 05 janvier 1994, bloquĂ© la mise en place des instances de transition (Gouvernement, AssemblĂ©e Nationale) uniquement quand il dĂ©couvrait dans la liste des candidats une personne qui ne lui a pas fait allĂ©geance. Ceci fut d'autant plus compliquĂ© que certains parmi ses partis alliĂ©s connaissaient des scissions (MDR, PL). Mais, mĂȘme aprĂšs avoir acceptĂ© que ce soit le FPR qui approuve les candidats dĂ©putĂ©s de l'AssemblĂ©e Nationale de transition issus des partis dits de l'opposition, la mise en place de cette instance fut bloquĂ©e, car parmi les candidats dĂ©putĂ©s figurait un seul dĂ©putĂ© qui provenait d'un parti pourtant lĂ©galement reconnu, mais que lui le FPR avait dĂ©clarĂ© banni!
Dans de telles conditions, n'importe quel groupe armĂ©, si faible militairement soit-elle, ou ayant comme Commandants des voyous souvent illettrĂ©s, peut prendre le pouvoir dans n'importe quel pays quelle que soit la vaillance de son ArmĂ©e, dĂšs lors que les politiciens de ce pays Ă conquĂ©rir, sont mĂ©diocres, bĂȘtes et bornĂ©s. C'est pour cela que certains diplomates de l'Ă©poque (de l'ONU ou d'autres puissances) osent dĂ©clarer maintenant, n'avoir jamais connu ou appris dans l'Histoire, une classe politique aussi stupide et inconsciente que celle du Rwanda de 1991-1994. Ceci explique cela!
Aux Congolais: A bon entendeur, Salut!
posted by Mamadou Kouyate @ 10:40 PM